LE VERRE DANS LES DECHETS D'EMBALLAGES MENAGERS

LA PRODUCTION DE VERRE D'EMBALLAGE        PARTIE I

1    De la matière première au produit fini

Le verre d'emballage (ou verre creux) est fabriqué à partir de silice sans apport d'autres constituants mais en y ajoutant :

  • des fondants (oxydes de sodium, potassium, ...), la température de fusion du mélange s'abaisse ; la fabrication du verre en devient nettement plus aisée ;
  • des stabilisants (oxydes de baryum, magnésie, chaux, ...), le verre fabriqué ne sera plus soluble dans l'eau ;
  • des colorants, les teintes vertes ou feuilles mortes (brunes) sont alors obtenues ;
  • du calcin (verre de récupération broyé), servant de liant et de fondant au mélange fondu, la température de fusion du verre s'abaisse encore.

Toutes les matières premières sont dosées par type de composants puis réunies dans un mélangeur. Une fois le mélange homogène, il est transporté vers le four. L'élaboration du verre creux consiste en trois étapes :

1. la fusion des matières premières permet de transformer le mélange en masse liquide, la pâte de verre ;

2. l'homogénéisation et l'affinage : cette phase permet d'homogénéiser la composition chimique de la masse liquide. Par ailleurs, lors de sa fusion, la pâte de verre dégage une importante quantité de gaz carbonique ; des agents affinants sont alors introduits pour faciliter l'évacuation des bulles de gaz ;

3. le conditionnement thermique refroidit de façon uniforme la pâte de verre qui est alors prête à être mise en forme.

La pâte de verre entre dans la machine de formage puis est refoulée sous forme de goutte - ou paraison - pour être soufflée dans un moule qui lui donnera sa forme finale. Le verre est enfin " recuit " (réchauffé et refroidi dans des conditions particulières) pour éliminer les tensions internes qui rendraient le produit trop fragile.

2    La production de verre d'emballage en chiffres

Sur la production totale de verre en France, 70 % des tonnages concernent le verre creux, la plus grande partie étant représentée par le verre d'emballages ménagers (bouteilles, bocaux, pots, flacons) soit 3,6 millions de tonnes ce qui représente plus de 60 kg/hab./an.

Répartition de la production de verre d'emballage :


Quantité produite
Ventilation par produit
Bouteilles en verre coloré
2 344 ktonnes
64 % (77 % des bouteilles)
Bouteilles en verre non coloré
697 ktonnes
19 % (23 % des bouteilles)
Pots et bocaux
348 ktonnes
9,5 %
Flacons
255 ktonnes
7 %
Ampoules pharmaceutiques
18 ktonnes
0,5 %

3 662 ktonnes

verre1

Source : SESSI, service statistique du Ministère de l'Industrie, de la Poste et des Télécommunications et du Commerce Extérieur Enquête de production 1995.

3    De la production à la consommation du verre d'emballages : une différence difficilement explicable

Si la production de verre d'emballages est facilement appréhendable, sa consommation l'est nettement moins. La consommation de verre d'emballages est évaluée à 2,9 millions de tonnes soit 50 kg/hab./an.

Une interrogation se pose alors quand l'équilibre import/export du verre n'explique pas le fait qu'il reste encore environ 700 000 tonnes de verre d'emballages produites qui ne trouvent aucun détenteur final.

Par ailleurs, grâce à l'analyse du gisement de verre présent dans le circuit des ordures ménagères effectuée par l'ADEME et la comptabilisation des fines présentes dans ces mêmes ordures ménagères, composées au ¾ de verre, on trouve dans certaines collectivités jusqu'à 75 kg/hab./an de verre d'emballages ménagers.

Donnée déjà fluctuante selon les années et les modes de calcul utilisés, la consommation d'emballages ménagers en verre a du mal à être mesurée. Cette donnée servant de référence pour estimer le taux de recyclage du matériau, l'appréhension de la réalisation de l'objectif de valorisation du verre d'emballages ménagers fixé à 75 % en 2002 pour les sociétés agréées et repris par la CSVMF en devient complexifiée.

4    Intégration du calcin ménager

Le verre cassé a toujours été utilisé pour " démarrer " les fours. Aujourd'hui, le calcin est la principale matière première utilisée dans la fabrication du verre d'emballage. Les verreries l'utilisent en moyenne à plus de 40 % dans leur fabrication, remplaçant les matières premières utilisées jusqu'à présent ; le taux d'utilisation de calcin atteint déjà 75 % et plus dans certains fours verriers français.

L'intégration de calcin ménager dans la fabrication du verre permet aux verriers de réaliser des économies substantielles sur plusieurs plans :

  • fondre le calcin nécessite moins d'énergie que fondre les matières premières entrant dans la composition du verre : chaque tonne de calcin enfournée permet une économie de 100 kg de fuel (y compris l'énergie économisée sur le transport des matières premières) ;
  • l'introduction de calcin permet également un gain de temps non négligeable dans la fabrication du verre. En effet, dès 15 % en poids, le calcin accélère la fonte des autres matières premières.

C'est pourquoi le taux d'utilisation de calcin est en constante augmentation dans les verreries françaises avec pour objectif d'arriver dans les années 2000-2005 à près de 80 % en moyenne. Il est à noter qu'en Suisse aujourd'hui, ce taux atteint déjà 90 %.

Comme tout process de fabrication, la fabrication du verre comporte un cahier des charges portant sur les matières à enfourner. Pour diverses raisons techniques, ces matières doivent être très pures. Cette contraintes impérative oblige les verriers à une opération d'affinage très poussée du calcin ménager. Matière première à part entière, le calcin (fourni par les collectivités locales) doit répondre strictement à ce même cahier des charges défini par l'industrie verrière.

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