LA COLLECTE,LE TRI ET LE RECYCLAGE DU VERRE DES DECHETS MENAGERS ET ASSIMILLES

LES COLLECTES ET LES DESTINATIONS DES VERRES RECUPERES - PARTIE VI



1 - LES MODES DE COLLECTE


En réponse à la nécessité de réaliser des économies d’énergie suite aux chocs pétroliers de 1973, la collecte sélective du verre d’emballages ménagers a commencé en 1976.

Les modes de collecte utilisés pour la collecte du verre d’emballages ménagers et des autres déchets en verre sont distincts.

1.1 - La collecte du verre d'emballages ménagers


Concernant la collecte du verre d’emballages ménagers, plusieurs modes de collectes sont actuellement en place :

  • la collecte en apport volontaire ;
  • la collecte sélective en porte-à-porte ;
  • la collecte par consignation.

1.1.1. - La collecte en apport volontaire


C’est un mode d’organisation de la collecte dans lequel l’usager ne dispose pas d’un contenant qui lui soit affecté en propre. La collectivité met à la disposition des usagers un réseau de contenants réparti sur le territoire et accessible à la population. Les conteneurs utilisés sont des colonnes d’une capacité variant de 2 à 4 m3 en plastique ou en métal. Ils sont regroupés en points d’apport et sont implantés sur le territoire de la collectivité (déchèterie, voie publique, parking, centres commerciaux, etc.). Ils peuvent être différenciés sous deux formes :

  • en surface à même le sol (conteneur aérien) ;

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  • enterrés avec une borne d’introduction des déchets dépassant du sol.
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Les conteneurs disposés sur le territoire de la collectivité peuvent être désormais équipés de systèmes intégrés de détection du remplissage. L’avantage premier de ce principe est de permettre une optimisation des tournées de collecte et évite ainsi le vidage de bennes à moitié remplies ou leur débordement, avec dépôt de déchets autour.

Selon le type de collecte organisé par la collectivité, ces conteneurs peuvent soit accepter les emballages en verres ménagers seuls, soit en mélange avec d’autres déchets ménagers recyclables (emballages en papier/carton, bouteilles plastique, boites de conserve, etc.)
Le verre d’emballages ménagers peut également être collecté par couleur. Pour cela, plusieurs conteneurs facilement différentiables peuvent être installés côte à côte, certains spécifiques à la collecte du verre transparent et d’autres réservés au verre coloré.

1.1.2. - La collacte selective en porte-à-porte


La collecte en porte-à-porte est un mode d’organisation dans lequel un contenant est affecté à un groupe d’usagers nommément identifiables et où le point d’enlèvement des déchets est situé à proximité immédiate du domicile de l’usager ou du lieu de production des déchets.

La collecte sélective en porte-à-porte est une collecte à domicile, des déchets recyclables (verre, papier, plastique, métaux, déchets organiques), préalablement triés selon leur nature, en vue d’un traitement spécifique. Trois types de contenants sont associés à ce type de collecte :

  • les bacs à roulettes compartimentés ou non avec ou sans opercule d’introduction ;
  • les caissettes ;
  • les sacs.

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Ce mode de collecte présente le taux de captage du verre le plus performant.

La collecte sélective du verre peut s’effectuer de deux manières distinctes :

  • en mélange avec des déchets recyclables : par ce mode de collecte, le verre est mélangé avec d’autres déchets recyclables. Son principal avantage est que le geste de tri est extrêmement simplifié pour les habitants. De plus, le coût de collecte est réduit. Cependant, sa particularité est que les déchets triés doivent être séparés, en centre de tri 36, selon leur nature (verre, plastique, papier, métaux) avant d’être envoyés vers la filière de recyclage appropriée ;
  • séparée des autres déchets : par ce mode de collecte, le verre est collecté séparément des autres déchets recyclables. Cependant son inconvénient majeur sont les erreurs de tri de la part des ménages. Ce mode de collecte évite cependant le passage du verre en centre de tri.


Le mode de collecte et le type de contenant restent le choix de la collectivité locale compétente.

1.1.3. - La collecte par consignation


La consignation des emballages en verre, c’est à dire la collecte par retour au distributeur en vue du réemploi ou du recyclage, est très développée auprès des cafés, hôtels et restaurants du fait de sa récupération simple et de son efficacité.

Ce mode de collecte est également appliqué, de manière marginale, auprès des particuliers. Il peut se présenter de deux manières différentes :

  • la consignation par apport volontaire : les particuliers se présentent dans certains magasins spécialisés et paient une consigne par bouteille. Dès le retour de ces bouteilles au magasin, soit le client rachète des bouteilles pleines exonérées du montant de la consigne, soit rend les bouteilles sans en reprendre et se fait remboursé le prix de la consigne ;
  • la consignation par reprise à domicile : le principe est identique que précédemment mais les bouteilles sont livrées directement à domicile.


De plus, deux modes de consignations peuvent être différencier selon la destination finale de l’emballage.

Les modes de consignation

Une fois collectés par consignation, les emballages en verre peuvent être destinés :

  • à la réutilisation :

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Par ce procédé, le producteur alimente les distributeurs avec des produits dans un emballage verre. Le verre sera obligatoirement plus épais qu’un emballage classique, afin d’avoir une plus grande résistance dans le temps. Lors de l’achat des produits, le producteur reverse une somme d’argent supplémentaire au distributeur, pour financer, en tout ou partie, les frais supplémentaires engendrés par la collecte et le tri des emballages vides, qui lui seront retournés.

En contre partie, le distributeur doit mettre en place le principe de la consignation avec les consommateurs et s’assurer du retour final chez le producteur de l’emballage vide non brisé.

Pour cela, le consommateur achète le produit emballé et reverse, en plus du prix d’achat, une « consigne » de quelques centimes d’euros par emballage en verre. Une fois le produit consommé, le consommateur ramène son emballage vide. Deux possibilités se présentent alors à lui, soit il récupère le montant de sa consigne, soit il achète de nouveaux produits et ne paie pas la consigne. Si le consommateur ne retourne pas l’emballage vide (casse, perte, mis dans une poubelle, etc.) chez un distributeur, il perd alors le montant de la consigne versé initialement. Ce montant sera, toute fois, reversé au producteur par le distributeur pour permettre la fabrication de nouvelles bouteilles.

Une fois les emballages vides récupérés par le distributeur, ils sont triés par genre, forme ou couleur, etc. et retournés vers les lieux de production dont ils sont issus.

De retour chez le producteur, l’emballage est lavé à plusieurs reprises, étiquetée, rempli et conditionné pour repartir sur le circuit de la consommation.
Par ce principe, la durée de vie d’une bouteille peut être d’une vingtaine de remplissage.

  • au recyclage :

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L’application de la consignation à destination du recyclage intègre un plus grand nombre d’acteurs que la consignation à destination de la réutilisation.

Le producteur paie une contribution à un éco organisme par emballage mis sur le marché et vend aux distributeurs des produits emballés.

Le consommateur achète au distributeur le produit emballé et verse une « consigne » pour l’emballage.

Une fois le produit consommé, le consommateur retourne l’emballage vide chez un distributeur. Deux possibilités se présentent alors à lui, soit il récupère le montant de sa consigne, soit il achète de nouveaux produits et ne paye pas la consigne. Si le consommateur ne retourne pas l’emballage vide (casse, perte, mis dans une poubelle, etc.) chez un distributeur, il perd alors le montant de la consigne versé initialement. Cette somme sera conservée par le distributeur.

Le distributeur collecte les emballages vides sans distinction de couleur forme ou marque et les achemine vers une plate forme de regroupement. Il reçoit de la part de l’éco organisme la contre valeur de la consigne et une aide pour les frais engendrés par la collecte et le transport des emballages vides.

Une fois amassé sur la plate forme, le verre est ensuite acheminé vers le centre de traitement. Il subit alors les étapes de nettoyage et de préparation nécessaire pour être utilisé comme calcin par les verriers. De nouvelles bouteilles sont alors fabriquées et destinées à l’embouteillage chez le producteur.

La consignation chez nos voisins européens


Ce mode de collecte fait actuellement ses preuves chez certains de nos voisins européens comme l’Allemagne, la Belgique, la Finlande, la Suède, le Danemark, etc. Chacun de ces pays a mis en place sa propre réglementation afin d’imposer ou de favoriser la consignation des bouteilles en verre :

  • en Allemagne : un système de quotas impose une part minimum d'emballages réutilisables pour la bière, l'eau minérale, le jus de fruits et le vin mis sur le marché ;
  • en Finlande : il existe pour les boissons une taxe sur les emballages jetables ;
  • en Norvège : il existe un système d'écotaxes sur les emballages de boissons ;
  • au Portugal : les commerçants doivent proposer des emballages rechargeables pour boissons ;
  • au Danemark : jusqu’a peu il y avait une interdiction concernant les emballages jetables pour la bière et les boissons fraîches et une taxe sur tous les emballages primaires mais ce système a été remplacé par une consigne.


Près de deux tiers des emballages en verre ont été réutilisés en Autriche, en Allemagne, en Suède, en Finlande et au Portugal, dans le secteur des boissons fraîches. Au Danemark le nombre d’emballages réutilisés est supérieur à 80 %.

Avantages et inconvénients de la consignation


Les contraintes, liées à la consignation, pour les consommateurs peuvent être diverses (espace de stockage insuffisant, rendez-vous de livraison, retour de l’emballage chez le distributeur, etc.) mais pas insurmontables. La consignation pourrait rentrer dans une logique de développement durable qui touche actuellement de plus en plus de consommateurs. De plus, la consignation permettrait une meilleure mobilisation du gisement garantissant ainsi un meilleur taux de collecte.

Actuellement en France, le mode de consignation le mieux adapté serait celui destiné au recyclage. En effet, dans la mise en place d’une consignation pour réutilisation, il faudrait que les producteurs harmonisent et standardisent les types d’emballages mis sur le marché pour faciliter leur collecte et leur tri par les distributeurs. De plus, les emballages devraient être plus résistants que ceux actuels pour favoriser leur réutilisation. Dans le cas d’une consignation pour recyclage, le seul changement s’opérerait auprès des distributeurs qui devraient mettre en place les moyens nécessaires à la collecte.

Cependant, pour des raisons marketing, économique et industrielle de nombreux embouteilleurs et distributeurs ont fait le choix de ne pas préférer ce mode de distribution à celui de l’emballage unique recyclable dont la collecte est prise en charge par les collectivités locales. Pour des raisons financières les distributeurs ne souhaitent également pas mettre en place ce type de collecte. Ils préfèrent laisser la collecte du verre à la charge technique et financière des collectivités locales. De plus, le flux financier engendré par la consigne semble être problématique pour les distributeurs.

Malgré la problématique d’ordre logistique et financière pour les distributeurs, l’impact environnemental de la consignation du verre semble être intéressant. En effet, la réutilisation, par rapport au recyclage, limite encore plus l’extraction de matières premières naturelles et la fabrication de nouveaux produits. Elle permet, de ce fait d’économiser plus d’énergie et limite également l’émission de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. De plus, la réutilisation permettrait d’optimiser le transport des marchandises (les camions livreraient des bouteilles pleines aux distributeurs et repartiraient avec des bouteilles vides, plutôt que de repartir sans chargement). Cependant, la réutilisation de bouteilles est également consommatrice d’eau pour le nettoyage.

Enfin, une étude 37 a évalué que la consignation destinée à la réutilisation, par rapport aux autres modes de collecte, serait meilleur marché d’un point de vue local et qu’incontestablement son impact environnemental serait préférable.

Il serait intéressant qu’une Analyse du Cycle de Vie (ACV) soit effectuée afin d’évaluer l’impact environnemental et économique, par la même occasion, de chaque mode de consignation. Cela permettrait d’estimer réellement quel mode de consignation serait le mieux adapté à l’ensemble ou à une partie du territoire français.

1.1.4. - Quel mode de collecte choisir ?


Actuellement en France, la collecte du verre reste à la charge technique, logistique et financière des collectivités locales. Chacune d’entre elles est donc seule décideuse du type de collecte à mettre en place pour le verre, sur son territoire.

Dans l’otique de maximiser le gisement à collecter, la collectivité doit étudier et préférer l’outil le mieux adapté :

  • du point de vue technique et financier ;
  • au service à apporter ;
  • au type de population ;
  • à l’habitat (vertical, pavillonnaire, etc.) ;
  • à la superficie et à la densité de population ;
  • aux moyens à mettre en œuvre.


Actuellement une majorité de collectivités locales françaises a choisi de collecter le verre en porte-à-porte avec un complément de collecte en apport volontaire. Les sociétés agréées Adelphe et Eco-Emballages ont influencé ce choix en proposant des soutiens financiers plus élevés pour la collecte en porte-à-porte que pour l’apport volontaire. La collecte en porte-à-porte est plus coûteuse que celle en apport volontaire, mais elle est également la plus performante en terme de quantité.

La mise en place de ces différentes collectes, aussi bien le porte-à-porte que l’apport volontaire, a nécessité un certain investissement de la part des collectivités locales. Il leur a fallu plusieurs années afin de desservir l’ensemble de leur population par un ou plusieurs modes de collecte. Les collectivités ont du mettre en place des plans de communication auprès des habitants pour expliquer les consignes de tri. Des ambassadeurs de tri ont également dû être formés pour répondre aux besoins des habitants. Des investissements financiers ont été fait dans des contenants (bacs, caissettes, points d’apport volontaire).

Une étude récente 38 menée par l’Ademe, Eco-Emballages et Adelphe tente de démontrer le bien fondé à un retour de la collecte du verre, issu des déchets d’emballages ménagers, en apport volontaire. Selon cette étude, le verre collecté en apport volontaire, qui subit moins de ruptures de charges, serait de meilleur qualité comparé à celui collecté en porte-à-porte. La campagne de mesure menée démontre que le verre collecté en apport volontaire a une densité plus faible que celui collecté en porte-à-porte, c’est à dire que le verre est moins brisé. En effet, 98 % des tonnages analysés, n’ayant pas subit de rupture de charge, ont une densité inférieure à 0,7 contre 24 % de ceux ayant subi une rupture de charge. La densité 0,7 est une limite de qualité imposée aux collectivités locales 39.

Cependant, un retour à la collecte sélective du verre uniquement en apport volontaire pourrait être considéré comme un échec de la part des collectivités locales et entraînerait une démotivation du geste de tri pour les habitants. Le service de collecte en porte-à-porte est très apprécié par la population car avec un minimum d’effort elle contribue directement à la protection de l’environnement.

De plus, dans les collectivités locales fortement urbanisées, la multiplication des colonnes d’apport volontaire est difficile à cause des contraintes d’espaces, d’intégration dans le paysage urbain, d’hygiène, etc. L’investissement financier de la part des collectivités locales serait donc conséquent.

La consignation, quant à elle, reste très marginale. Une généralisation de ce principe aurait comme conséquence l’organisation de la collecte sélective par les industriels, devant ainsi mettre en place les moyens techniques et financiers pour l’opérer de manière optimale, à la place des collectivités locales.

D’un point de vue environnemental, il serait intéressant d’effectuer un écobilan des différents moyens de collecte selon la typologie du territoire afin de déterminer l’impact de chaque collecte sur l’environnement.

D’un point de vue financier pour les collectivités locales, il serait extrêmement intéressant que les industriels prennent en charge l’entièreté du coût de la collecte sélective du verre d’emballage issus des déchets ménagers, en apportant, bien entendu, une qualité de service en adéquation avec les attentes des usagers.



1.2 - La collecte des écrans


La collecte des écrans à tube cathodique et plats, tout comme l’ensemble des déchets d’équipements électriques et électroniques, est encadrée par 3 éco-organismes (Ecologic, Ecosystems, ERP). La collecte peut s’effectuer de 3 manières :

  • sur le lieu d’achat 40 : l’usager, à condition d’acheter un produit neuf équivalent, fait reprendre gratuitement son écran dans le magasin pour le destiner au recyclage.
  • par un organisme de l’économie solidaire : si l’appareil fonctionne encore, l’usager peut le faire reprendre par un organisme de l’économie solidaire (type Envie, Emmaüs) pour sa réparation et son réemploi ;
  • en déchèterie : si la collectivité locale a mis en place la collecte sélective des déchets d'équipements électriques et électroniques, les usagers, et les artisans ayant acheté leur équipement dans le circuit ménager, peuvent amener leurs appareils en déchèterie pour le destiner au recyclage.


De par la présence d’éléments toxiques et nocifs, les écrans doivent être collectés sélectivement. Désormais sur les appareils récemment vendus, le symbole suivant rappelle qu’une fois arrivé en fin de vie, les déchets d’équipements électriques et électroniques ne doivent pas être jetés en mélange avec les ordures ménagères ou les encombrants.


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1.3 - La collecte des tubes fluorescents


Les tubes fluorescents et autres ampoules dites à « économie d’énergie », doivent également être collectés de manière sélective et ne doivent plus être jetés dans la poubelle d’ordure ménagère.

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Plus généralement, les lampes à décharges et lampes à LED peuvent être collectées sélectivement de deux manières :

  • sur le lieu d’achat 41 : l’usager, à condition d’acheter un produit neuf équivalent, fait reprendre gratuitement sa lampe, dans le magasin, pour la destiner au recyclage ;
  • en déchèterie : si la collectivité locale a mis en place la collecte sélective des lampes, l’usager, particulier ou professionnel, peut l’amener en déchèterie pour la destiner au recyclage.
L’éco-organisme RECYLUM, agréé pour la collecte et l’élimination des lampes, propose aux professionnels et aux collectivités locales différents types de contenants pour collecter sélectivement les lampes et pour éviter ainsi de les casser. Ce sont :
  • des conteneur alvéolés : pour lampes, tubes ou mixtes

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  • des conteneurs réutilisables : pour lampes ou tubes.

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Les ampoules à filament, quant à elles, doivent être jetées avec les ordures ménagères.

1.4 - La collecte des autres verres ménagers et assimilés


Les autres produits en verre (fenêtres, miroirs, vaisselle, plaques vitrocéramiques, ….) sont apportés en déchèteries, ou collectés en porte-à-porte avec les déchets encombrants ou les ordures ménagères.


2 - L'ESTIMATION DES GISEMENTS COLLECTES


Concernant le verre d’emballages ménagers, la raison de l’augmentation des quantités est la mise en place progressive de la collecte sélective du verre d’emballages ménagers en porte-à-porte 42. Les quantités collectées se sont poursuivies pour atteindre près de 2 millions de tonnes en 2006 soit une croissance de 2 % par rapport à 2005.

Le gisement de tubes cathodiques n’est pas connu avec précision. Près de 2 millions d’écrans seraient mis au rebut chaque année en France. Cette quantité d’écran correspondrait approximativement à 4 000 tonnes de verre.
Pour les tubes fluorescents et les ampoules électriques, la filière de collecte sélective faisant ses débuts, les chiffres sont encore mal connus. Après plusieurs mois d’activités Récylum affiche les chiffres suivants :

  • 92 millions de lampes mises sur le marché en 2006 ;
  • 80 millions de lampes en fin de vie en 2007 ;
  • 15 % du gisement détenus par des particuliers ;
  • 3 millions de lampes, soit plus de 460 tonnes, collectées auprès de tous (professionnels, collectivités locales, particuliers).



3 - LES INSTALLATIONS DE TRAITEMENT PRIMAIRES DU VERRE COLLECTE


Selon le mode de collecte organisé par la collectivité, le verre passe par une ou plusieurs étapes de traitement.

3.1 - Le centre de tri


Le centre de tri est une installation par laquelle les déchets ménagers, collectés sélectivement en porte-à-porte, sont triés et séparés par matériau avant d’être envoyés vers les filières de valorisation appropriées. Pour passer dans ce type de centre, le verre, majoritairement composé d’emballages ménagers, est initialement mélangé à d’autres matériaux recyclables. Actuellement les Communautés urbaines de Lille et Dunkerque collectent le verre mélangé à d’autres déchets recyclables.

Les déchets sont d’abord amenés par camions. Puis ils sont chargés sur la chaîne de traitement et peuvent éventuellement passer au travers d’une machine permettant l’ouverture des sacs s’ils ont été collectés de la sorte.
Si les corps creux et les corps plats ont été collectés en mélange, les déchets passent par un dispositif mécanisé (tri balistique, trommel, ...) pour séparer les deux fractions :

  • corps plats (papier, journaux, cartons, etc.) ;
  • corps creux (boites métalliques, ELA 43, verre, plastiques)
Les corps creux subissent alors un tri manuel permettant l’élimination des corps plats résiduels, les films plastiques et les indésirables, puis un tri mécanique où les déchets sont triés par catégorie
  • les métaux ferreux : sont retirés par overband (aimant) ;
  • les métaux non ferreux (aluminium, etc.) : sont séparés grâce à une machine à courants de Foucault (machine qui par l’intermédiaire de champs magnétiques permet de capter les métaux non ferreux) ;
  • les plastiques (bouchons, flacons, bouteilles, etc.) : sont éliminés par tri aéraulique (insufflation d’air).
En fin de tri, le verre est généralement récupéré en deux fractions :
  • une de moins de 10 mm de diamètre (les fines);
  • une de plus de 10 mm de diamètre.


La fraction de moins de 10 mm est plus difficilement exploitable par les verriers du fait de sa trop grande finesse et de sa concentration trop importante en impuretés après tri. Ces fines de verre sont utilisées pour d’autres applications, pour la saturation en verre des mâchefers 44 utilisés en sous-couche routière. Ces fines leur donnent une plus grande stabilité et évitent à long terme un affaissement de la sous-couche.

La fraction de plus de 10 mm de diamètre, quant à elle, est triée manuellement une dernière fois, afin de la débarrasser au maximum des impuretés. Cette fraction est ensuite envoyée vers les centres de traitements 45.

3.2 - Le centre de regroupement

3.2.1. - Pour les verres d'emballages ménagers


Ce centre est un lieu de stockage transitoire. Le verre d’emballages ménagers ayant été collecté par apport volontaire et/ou en porte-à-porte séparément des autres déchets recyclables peut y être déchargé et amassé.

Le verre est stocké dans des espaces murés. Pour les collectivités locales utilisant les services de plusieurs collecteurs, il est conseillé de séparer chaque flux afin de permettre une traçabilité du verre collecté.

Une fois les quantités de verres suffisantes pour remplir au moins une benne du moyen de transport choisi (voies routière, fluviale ou ferroviaire), le verre est rechargé et emmené au centre de traitement du calcin.

Ces centres sont généralement mis en place quand la collectivité est éloignée du centre de traitement du verre afin d’optimiser le coût de transport.

L’éloignement des centres de regroupement du centre de traitement peut poser de nombreux problèmes. Le verre est manipulé de trop nombreuses fois avant d’arriver en centre de traitement, ce qui peut altérer la qualité.

Les manipulations supplémentaires dues au passage en centre de regroupement sont :

  • le dépotage au centre ;
  • l’amassement du verre ;
  • le chargement pour le transport.


De plus, le transport du verre sur de longues distances engendre des vibrations qui multiplient sa casse et diminue donc sa granulométrie.
A son arrivé en centre de traitement, le verre est donc plus brisé qu’un verre ayant subi moins de manipulations. La qualité du verre peut donc être diminuée, pouvant ainsi entraîner une diminution du prix de reprise, voire un refus du lot par le verrier 46 si la densité est supérieure à 1 (plus le verre est brisé, plus la densité est importante).

3.2.2. - Pour les écrans


Certaines entreprises peuvent servir de centre de regroupement d’écrans. Ces entreprises collectent auprès des déchèteries ou d’entreprises les écrans d’ordinateurs et de télévisions.

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Ces écrans subissent un premier démantèlement. En effet, ils sont débarrassés de la carcasse et de leurs composants informatiques ou électroniques. Le cône et la dalle sont stockés puis soit démantelés sur place, soit transportés vers des entreprises spécialisées dans le traitement et la dépollution d’écrans.



36 - Voir VI.3.1
37 - PIRA-RDC 2003 « Evaluation of costs and benefits for the achievement of reuse and recycling targets for the different packaging materials in the frame of the packaging and packaging waste directive 94/62/EC »,
38 - « Campagne de mesure de la densité des collectes de verre d’emballage ménager » - avril 2005
39 - Voir VII.1.1.1
40 - Décret n°2005-829 du 20 juillet 2005 relatif à la composition des équipements électriques et électroniques et à l’élimination des déchets issus de ces équipements.
41 - Décret n°2005-829 du 20 juillet 2005 relatif à la composition des équipements électriques et électroniques et à l’élimination des déchets issus de ces équipements.
42 - Voir VIII.1
43 - Emballages pour Liquide Alimentaire
44 - Résidus d’incinération d’ordures ménagères
45 - Voir VII.1.1
46 - Voir VIII.4

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