QUEL DEVENIR POUR LES MACHEFERS D'INCINERATION D'ORDURES MENAGERES ?
CONCLUSION PARTIE VII
Le présent dossier vous a présenté la filière d’élimination des mâchefers d’incinération d’ordures ménagères en aval du four et jusqu’aux voies de valorisation. Pour les collectivités et/ou les exploitants d’incinérateurs soucieux de s’investir dans une politique de gestion des déchets raisonnée, il a été montré qu’une incinération bien menée et un passage en installation de traitement des MIOM permettent une valorisation de ces résidus issus du traitement thermique.
Les ferrailles extraites en sortie de four sont envoyées vers les filières de recyclage tandis que les MIOM sont orientés vers les techniques routières et autres activités équivalentes. Ces débouchés permettent l’écoulement de grosses quantités de matériaux et d’une part, évitent leur mise en décharge et d’autre part, permettent une économie de matériaux naturels initialement utilisés dans ces filières.
Notre dossier a également permis de cerner quelques problèmes qui empêchent la filière de se développer de manière optimale. Incertitude sur le comportement des mâchefers à long terme, impact de la réduction des teneurs en verre suite à la mise en place d’une collecte sélective, utilisation de liants hydrauliques et présence de dioxine renforcent la méfiance chez les utilisateurs potentiels de ce matériau d’origine détritique.
Le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement et l’Ademe s’investissent actuellement sur les problèmes de dioxine. Il apparaît indispensable que ces structures moteurs de la gestion des déchets en France soit détentrices de toutes les informations relatives à la toxicité de cette molécule. Parallèlement, de nombreux organismes initient des recherches afin de pouvoir offrir toutes les garanties nécessaires à une utilisation raisonnée des MIOM comme matériau alternatif. Notons également l’impulsion donnée par les IME privées qui orientent, notamment par leurs recherches sur l’utilisation de liants hydrauliques, la gestion des mâchefers vers une politique de « déchet / ressource ». Cela afin de pouvoir augmenter la valeur ajoutée des MIOM et ainsi rendre le bilan financier de l’opération plus intéressant.
L’ensemble des acteurs de la filière semblent d’accord sur la nécessité de réviser la législation afin de créer un cadre plus précis. Les nombreuses expérimentations en cours vont permettre la capitalisation de toutes les données scientifiques nécessaires à cette étape. En effet, les résultats pourront servir de fondement à la rédaction d’un texte cohérent et parfaitement adapté au contexte actuel et aux exigences environnementales en vigueur. Les analyses de dioxine et la définition des seuils de toxicité doivent faire l’objet d’une attention particulière. Les accidents écologiques de ces dernières années doivent accélérer la création d’un nouveau cadre qui offre la garantie du respect de notre environnement. Pour cela, il est impératif de définir précisément une procédure d’analyse et de suivi bien établie.
Le Cercle National du Recyclage souhaite avoir montré au travers de ce dossier tout l’intérêt, au sein d’une gestion multi-filières des déchets, de ne pas négliger la valorisation des MIOM. Pour autant, il reste avant tout préférable d’augmenter les quantités envoyées vers les filières de valorisation matière et organique.