QUEL DEVENIR POUR LES MACHEFERS D'INCINERATION D'ORDURES MENAGERES ?
INTRODUCTION PARTIE I
En toute légitimité, la valorisation matière et organique des déchets ménagers est désormais reconnue comme le mode de gestion le plus respectueux de l’environnement et aussi le moins coûteux pour le citoyen-contribuable. Il demeure toutefois impossible d’orienter vers la valorisation l’intégralité des flux d’ordures ménagères dont l’élimination est à la charge des collectivités. En effet, les connaissances techniques actuelles impliquent fatalement l’envoi d’une fraction des déchets ménagers vers la filière d’incinération ou de mise en décharge.
Bien entendu, ce dossier n’a pas pour vocation de promouvoir l’incinération qui doit rester uniquement réservée aux déchets pour lesquels le recyclage ne revêt aucun intérêt écologique et économique. L’objectif du Cercle National du Recyclage est de diffuser une information objective afin d’encourager la réduction des impacts d’une pratique qui a déjà à de nombreuses reprises fait preuve des risques qu’elle peut représenter pour la santé et l’environnement.
Dans le cadre d’une gestion multi-filières des déchets municipaux, l’incinération génère différents résidus au potentiel polluant plus ou moins important. Même si les mâchefers d’incinération d’ordures ménagères (MIOM) ont hérité de toutes les suspicions qui découlent des erreurs et accidents enregistrés lors de la dernière décennie, la réglementation toujours plus stricte et l’évolution technique qui s’y attache doivent permettre une valorisation raisonnée de ces produits.
L’utilisation des mâchefers est envisageable sur les chantiers routiers et autres activités équivalentes. Cela semble être une alternative satisfaisante à la décharge. Ces priques sont déjà soumises au respect de nombreux critères qui visent à offrir une garantie du produit tant sur le plan du comportement mécanique que des risques environnementaux. Au-delà de ces précautions, il reste à structurer la filière en développant une véritable démarche d’assurance qualité.
Dans ce contexte, le Cercle National du Recyclage souhaite, par la réalisation de ce dossier, faire l’état des lieux de la filière de valorisation des MIOM qui semble encore parfois marginale.
La présentation des textes en vigueur permet de découvrir le cadre législatif et réglementaire dans lequel évoluent les différentes parties prenantes de la valorisation des MIOM. La découverte du gisement en France laisse entrevoir les enjeux que représente une gestion rationnelle de la filière. Un point sur la maîtrise de la qualité et une identification des évolutions nécessaires sont essentiels pour rassurer les esprits inquiets et éviter les éventuelles dérives d’une filière en émergence. Chaque niveau de qualité a ses débouchés potentiels qui seront identifiés afin de démontrer la pérennité possible du système et en achever la présentation exhaustive. Nous nous intéressons ensuite à savoir s’il est pertinent d’intégrer l’utilisation des mâchefers dans les taux globaux de valorisation des déchets. Enfin, nous dégageons quelques orientations afin de susciter une évolution satisfaisante du système français d’élimination des déchets