LE TRAITEMENT BIOLOGIQUE DES DECHETS ORGANIQUES

GENERALITES     PARTIE I

Engagées dans la modernisation de la gestion des déchets, de nombreuses collectivités locales ont récemment été ou sont actuellement en phase de définition de leur schéma global d'élimination. Du fait d'incitations financières attractives, c'est sur les opérations de collecte et de tri des déchets d'emballages ménagers que se sont d'abord focalisés les premiers efforts. On constate à ce jour que plus de 50 % en poids humide de la poubelle a été négligé et que trop souvent les déchets organiques ont été laissés pour compte.

Les déchets organiques fermentescibles se distinguent par leur caractère biodégradable. Ils peuvent en effet être dégradés, à des vitesses plus ou moins importantes selon la nature du flux, par des organismes vivants et principalement des bactéries.

Face à l'importance des enjeux politiques, techniques et financiers, les élus se posent de nombreuses questions quant à la mise en place et à la pérennité d'une filière de traitement et de valorisation organique de ces déchets organiques :

  • Quels sont les textes en vigueur ?
  • Quel est le gisement valorisable ?
  • Comment capter ce gisement ?
  • Quel est le mode de traitement adapté à ma collectivité ?
  • Qui sont les utilisateurs potentiels des produits finis ?

Les sources de production de déchets organiques sont multiples mais il reste à identifier celles qui présenteront le plus d'intérêts pour la collectivité à être dirigées vers une filière de traitement biologique. De fait, si l'élimination des déchets organiques municipaux est à la charge de la collectivité, il n'en est pas de même pour les déchets organiques assimilables c'est à dire issus de l'agriculture, de la restauration et activités annexes ou bien encore des industries agro-alimentaires. Il peut cependant y avoir un intérêt à traiter conjointement certaines de ces fractions. De par leur nature, leur qualité ou leur quantité, certains types de déchets organiques présentent plus d'intérêt que d'autres à être envoyés vers une filière de traitement biologique. Il est également impératif de travailler au niveau local afin d'opérer les choix techniques adaptés et de faciliter les contacts entre l'ensemble des acteurs de la filière.

Les modes de traitement biologique de déchets organiques qui peuvent déboucher sur une valorisation organique sont le compostage et la méthanisation. Ces méthodes présentent de nombreuses variantes de procédés, chacune adaptée à un type de situation locale. Le captage du biogaz qui émane des décharges par le forage de puits est aussi une opération qui peut aboutir à une valorisation.

L'ensemble de la filière de valorisation organique souffre de la mauvaise image née des pratiques d'épandage de composts de qualité médiocre. S'ajoute à cela, la polémique actuelle autour des risques liés à l'épandage de boues de station d'épuration qui pousse les utilisateurs potentiels à la plus grande méfiance.

Les collectivités doivent donc, dès l'initiation du projet, s'investir dans une démarche de qualité. C'est en s'attachant à une réelle transparence des procédés de collecte et de traitement que pourra s'instaurer un climat de confiance entre le producteur et l'utilisateur des produits sortant de l'unité de traitement biologique.

Au cœur d'un système de gestion multifilière des déchets ménagers, la mise en place d'une collecte et d'un traitement des déchets organiques en vue d'une valorisation trouve une complète légitimité. A défaut, il semble difficile d'atteindre l'objectif préconisé par la circulaire " Voynet " du 28 avril 1998 qui est " qu'à terme, la moitié de la production de déchets dont l'élimination est de la responsabilité des collectivités locales soit collectée pour récupérer des matériaux en vue de leur réutilisation, de leur recyclage, de leur traitement biologique ou de l'épandage agricole ".

Ce dossier réalisé par le Cercle National du Recyclage a pour ambition d'éclairer et guider les élus souhaitant engager la collecte et le traitement de déchets organiques en vue d'une valorisation.

Afin d'appréhender le contexte législatif et réglementaire dans lequel s'insère la filière d'élimination des déchets organiques, les textes européens et français sont d'abord répertoriés et brièvement décrits. Puis les différents acteurs de la filière sont identifiés ainsi que leur rôle respectif. La description qualitative et quantitative du gisement des déchets organiques permet de confirmer l'existence d'un important potentiel valorisable. Les modes de collecte et de traitement sont ensuite présentés de manière à permettre l'identification des procédés adaptés aux différents types de situations locales. Le recensement de l'ensemble des débouchés apporte une assurance quant à la pertinence d'un traitement biologique des déchets organiques. Une dernière partie est consacrée aux intérêts de la mise place d'une telle filière. Pour conclure, le Cercle National du Recyclage énonce quelques préconisations pour réussir la mise en œuvre d'un tel projet.

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