COURRIER
Monsieur le Président, mon cher Jacques, Pour faire suite au courrier d’AMORCE et par mes précédents courriers que tu trouveras en copie dans lesquels je m’investissais sur l’épineuse question de la mise en place de la filière « déchets d’imprimés non sollicités », je t’avais indiqué l’entièreté de ma réflexion sur la création et le fonctionnement de la cette filière. Afin que les collectivités locales soient indemnisées de leurs coûts d’élimination, je t’avais prouvé la nécessité de créer une contribution amont à payer par les producteurs dont le montant serait de 150 euros par tonne. De plus, j’avais émis le souhait qu’une véritable TGAP dissuasive soit mise en œuvre pour les organismes récalcitrants à contribuer. C’est désormais chose faite grâce à l’article 4 de la loi de finances rectificative pour 2006. Elle a introduit 3 nouvelles dispositions dans le domaine de la TGAP sur les imprimés. Ces dispositions s'appliqueront à la taxe due en 2008, au titre des imprimés assujettis en 2007 : L’article 4 du Décret no 2006-239 du 1er mars 2006 relatif à la contribution à la collecte, à la valorisation et à l’élimination des déchets d’imprimés semblait clair : Les bases étant posées, les premières dérives n’ont pas tardé à se faire ressentir : en effet, l’article 2 du décret no 2006-1766 du 23 décembre 2006 relatif au barème de la contribution prévue à l’article L. 541-10-1 du code de l’environnement et des soutiens versés aux collectivités mentionnées à ce même article et modifiant le décret no 2006-239 du 1er mars 2006 relatif à la contribution à la collecte, à la valorisation et à l’élimination des déchets d’imprimés, indique que « le soutien versé aux collectivités mentionnées à l’article 4 du décret du 1er mars 2006 susvisé est égal à : - 65 euros par tonne de déchets d’imprimés qui font l’objet de recyclage ; Je trouve dommageable pour les collectivités locales que les soutiens qui leur sont accordés ne reflètent pas leurs coûts supportés, coûts qui sont échelonnés par l’ADEME entre 122 et 206 euros HT par tonne collectée. Outre la hauteur des soutiens, en contradiction avec le principe de responsabilité élargie du producteur défendu par nos deux associations, je tiens à te faire part de mon insatisfaction voire de mon indignation ainsi que de ma désapprobation quant à deux points précis concernant les modalités de calcul des soutiens aux collectivités locales.
Ces deux éléments relèguent au rang d’illusion les 65 euros par tonne de déchets d’imprimés (déjà contesté initialement par AMORCE et le Cercle National du Recyclage) qui font l’objet d’un recyclage définis dans le décret et qui auguraient du démarrage rapide de la filière. Pour ton information un autre taux appelé « Tich » réduit aussi et de manière équivalente les autres soutiens à destination des collectivités locales. Je sais ton attachement au partage des coûts, cependant je doute que le partage que tu envisageais lors de tes négociations avec les entreprises distribuant des imprimés non sollicités aboutirait à faire peser plus de 80 % des coûts de la filière déchets d’imprimés sur les collectivités locales la première année. La mise en place de cette filière sous l’égide de l’Association des Maires de France, fait reculer le principe pollueur-payeur mis en application par la responsabilité élargie du producteur. Je sais que tel n’est pas ton souhait pour cette filière, et c’est pourquoi, les collectivités locales membres du Cercle National du Recyclage souhaitent une remise à plat complète de ce barème avec une augmentation de la contribution amont à hauteur de 150 euros par tonne et une hausse du soutien à destination des collectivités locales permettant une prise en charge intégrale de la filière par les producteurs. Croyant en ton implication sur l’évolution de ce dossier, et persuadé que ces dérives ne pourront être acceptées par l’Association des Maires de France, je reste à ta disposition pour envisager avec toi de nouveaux débats placés dans le respect des grands principes attachés aux déchets. Je te prie de croire, Monsieur le Président, Mon cher Jacques, en l’expression de mes meilleures salutations. Paul DEFFONTAINE
Président Maire de Willems Vice-Président de Lille Métropole Communauté Urbaine
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